• VOCABULAIRE

     

     

    L’étude des langues, comme toutes les disciplines, demande l’usage d’un vocabulaire précis ; la signification de la terminologie doit être clairement définie, et partagée.

    L’introduction de Pourquoi parlons-nous français ? aborde cette thématique, mais certaines précisions supplémentaires sont sûrement utiles.

    La liste ci-dessous sera évolutive. Le classement est un peu aléatoire.

     

    Langue (d’un point de vue social)

    Ferdinand de Saussure, dans son Cours de Linguistique générale (1913) écrit :

    « La langue est un trésor déposé par la pratique de la parole dans les sujets appartenant à une même communauté, un système grammatical existant virtuellement dans chaque cerveau, ou plus exactement, dans les cerveaux d'un ensemble d'individus ; car la langue n'est complète dans aucun, elle n'existe parfaitement que dans la masse. » 

     

    Dialecte

    Traduction de l’article du Longman Dictionnary of langage teaching and applied linguistics :

    « Une variété d’une langue, parlée dans une partie d’un pays (dialecte régional), ou par des gens appartenant à une classe sociale particulière (dialecte social ou sociolecte), qui est différente pour une partie du vocabulaire, de la grammaire et/ou de la prononciation des autres formes de la même langue ».

    Il faut renoncer aux différents emplois, plus ou moins dépréciatifs du terme, comme « dialectes africains » pour parler de langues africaines dont on veut souligner une infériorité.

     

    Vernaculaire

    A priori, il s’agit d’un adjectif : langue vernaculaire, coutume vernaculaire etc.

    Du latin vernaculus qui désigne ce qui est domestique (fait à la maison).

    Une langue vernaculaire est celle employée au quotidien par un groupe.

    Son emploi comme substantif est un usage anglo-saxon ; par exemple dans Black American Vernacular pour désigner l’usage particulier de l’anglais par la population afro-américaine.

     

    Véhiculaire

    Encore un adjectif. Une langue véhiculaire est utilisée pour des échanges entre des gens qui, s’expriment dans différents « vernaculaires ».

    Par exemple le swahili dans l’Afrique de l’ouest, voire même le français dans d’anciens terroires coloniaux.

     

    Patois

    Ah, voici un terme qui fait l’objet d’approches polémiques !

    Dans Pourquoi parlons-nous français ?, je citai le dictionnaire de l’Académie Française de (1762) ; mais voici ce qu’on peut encore trouver dans un Micro Robert, Dictionnaire du français primodial (de 1971), destiné à un public scolaire :

    « Parler local employé par une population généralement peu nombreuse, souvent rurale, et dont la culture, le niveau de civilisation sont inférieurs à ceux du milieu environnant (qui emploie la langue commune). Des paysans qui parlent encore patois. »

    Oui, relisez si vous voulez… Où l’on voit qu'après plusieurs siècles, les choses n’ont guère évolué.

    Le terme patois est par essence péjoratif. Cependant, il continue à être utilisé :

    • par des locuteurs ou anciens locuteurs qui ont intériorisé le caractère inférieur de leur situation linguistique ; c’est un phénomène courant que celui où les infériorisés font leur le point vue des dominants. Ainsi en est-il de ces Noirs qui, entre eux, se traitaient de « sale nègre »,

    • par des gens qui, en toute bonne foi, traitent des langues. Mais les définitions qu’ils donnent sont tellement variées qu’elles annulent la pertinence de son usage. On le lit dans la définition du Robert, « une population généralement peu nombreuse » ; alors comment se fait-il que l’occitan qui concerne (a concerné) plusieurs millions de personnes ait été défini comme un « patois » ? Et même certaines langues qui sont officielles de l’autre côté d’une frontière ?

    Un usage de ce mot est valable quand il correspond à une situation précise ; comme pour désigner le parler populaire de la Jamaïque ; quand on dit « jamaican patois », on sait de quoi on parle.

    Sinon, il faut rejeter l’usage du mot patois, et essayer de convaincre ceux qui l’utilisent encore d’y renoncer ; c’est une question de rigueur intellectuelle.

    Il existe des langues bretonne, basque, occitane etc., qui (comme tous les ensembles linguistiques) comprennent des dialectes, des sous-dialectes.

    L’alsacien, par exemple, est un dialecte allemand ; le limousin un dialecte occitan...

     

    La Bible (extrait) en patois jamaïcain :VOCABULAIRE

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    Le verbe parler

     

    Ce verbe existe dans plusieurs langues romanes, telles l’occitan, le catalan, le français, sous des formes phonétiquement particulières1.

    Présent de l’indicatif :

    catalan

    occitan

    français

    parlo

    parli/parle

    Je parle

    parles

    parlas

    Tu parles

    parla

    parla

    Il parle

    parlem

    parlam

    Nous parlons

    parleu

    parlatz

    Vous parlez

    parlen

    parlan

    Ils parlent

    L’ordre des langues est celle de leur latinité ; seul le français exige la présence d’un pronom sujet.

    Du bas-latin ecclésiastique parabolare ; lui-même construit à partir de parabola.« Dans son sens évangélique, du latin parabola, du grec ancien παραβολή, parabolècomparaison, rapprochement, rencontre») » - in Wikipedia – sachant que cette encyclopédie collaborative est une des plus fiables.

     

    Alors, hablar en castillan2 ?

    Du bas-latin fabulare (converser, bavarder). Lui-même apparenté à un fabula dérivé du verbe fari (parler, raconter une histoire).

    Présent de l’indicatif :

         hablo
         hablas
         habla
         hablamos
         habláis
         hablan

     

    1Y compris même en castillan ancien.

    2Le dialecte de la Castille est devenu l’espagnol officiel. Comme le français, ce dialecte a été celui de la région siège de la famille régnante.

     

     

     

     

     


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